Section 1 | Un aperçu de l’entérite nécrotique

Volaille

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Facteurs liés aux agents pathogènes

Clostridium perfringens

Pour voir une entérite nécrotique chez un groupe d’oiseaux, il faut qu’il y ait une infection à C. perfringens. Il existe de nombreuses souches de C. perfringens et elles varient dans leur capacité à blesser l’intestin et à provoquer la maladie chez les oiseaux1. Concrètement, cela signifie qu’il existe certaines formes de C. perfringens capables de surpasser d’autres « bonnes » bactéries et de causer des lésions aux intestins. La figure suivante résume le processus par lequel C. perfringens provoque une maladie (autrement dit sa pathogenèse) :

Figure : Le processus pathologique de l’entérite nécrotique chez la volaille2

Comprendre la pathogenèse

L’infection par C. perfringens se fait par la voie fécale-orale – les oiseaux ingèrent la bactérie à partir d’un environnement contaminé. C. perfringens s’établit (colonise) et se multiplie ensuite dans les intestins des oiseaux, acquérant ainsi du fer et d’autres nutriments essentiels à la croissance. Ensuite, C. perfringens doit trouver un moyen d’échapper aux défenses immunitaires de l’oiseau, ce qui lui permet de se multiplier et de blesser les intestins. Le C. perfringens provoque ces lésions, de même que la production de gaz toxiques dans les tissus, une grave inflammation, la coagulation des plaquettes (qui, à son tour, empêche la coagulation du sang, menant ainsi à des saignements), et des lésions aux cellules qui tapissent les intestins empêchant l’absorption des nutriments, par la production de toxines nécrotiques de type entérite B (NetB)3. Pour compléter le cycle de la maladie, chez les oiseaux infectés, C. perfringens est excrété dans le fumier, contaminant l’environnement, ce qui lui permet de se transmettre et d’infecter d’autres oiseaux.

To complete the disease cycle, in infected birds, C.perfringens is shed in the manure, contaminating the environment, allowing it to transmit and infect other birds.

 

La coccidiose : une passerelle vers l’entérite nécrotique

Il existe une variété de « bonnes » bactéries présentes dans le tractus gastro-intestinal des oiseaux – elles jouent un rôle important dans la digestion, la croissance et la fonction immunitaire. Ensemble, les bactéries, les virus et les protozoaires qui vivent dans les intestins des animaux sont appelés le microbiote.

L’infection par les parasites du genre Eimeria (également connu sous le nom de coccidies) peut jouer un rôle clé en perturbant le microbiote protecteur de l’intestin, ouvrant la voie à l’invasion, à la prolifération et à la maladie par C. perfringens1. La coccidiose blesse également l’intestin, ce qui entraîne la libération d’une quantité importante de protéines. Si C. perfringens est présent, il leur fournit une précieuse source de nutrition et permet à leur nombre de croître1.

Autres bactéries

L’infection par d’autres bactéries pathogènes peut également prédisposer les oiseaux à l’entérite nécrotique. Par exemple, on constate que les infections à Salmonella augmentent la gravité et le taux de mortalité des entérites nécrotiques1. Ces effets pourraient être dus à des lésions intestinales permettant à d’autres bactéries de pénétrer dans les cellules intestinales ou à la suppression du système immunitaire de l’oiseau1, réduisant ainsi sa capacité à combattre une nouvelle infection.

Demandez à un expert :

Les experts de l’industrie avicole canadienne recommandent fortement de s’assurer que l’eau est analysée dans les installations des reproducteurs. En effet, réduire l’exposition aux bactéries de l’eau chez les reproducteurs diminue le nombre d’infections du sac vitellin des œufs et peut aider à améliorer la santé des poussins lors du placement.

Les producteurs peuvent pour leur part avoir un impact en s’assurant, avant l’introduction d’un troupeau d’oiseau, que la qualité de l’eau est analysée, que les lignes sont nettoyées, que le pH est approprié, etc. La qualité de l’eau est la clé de la santé intestinale et permet de réduire le risque d’entérite nécrotique.

Voici quelques cibles et recommandations relativement à l’eau :

  • Maintenir un pH de 6 ou moins
  • Veiller à ce qu’il n’y ait pas de chlore
  • Ajouter du savon et du désinfectant entre les troupeaux et effectuer une purge complète des lignes d’eau
  • Activer les tétines pour assurer une désinfection efficace, conformément aux programmes d’assurance de la qualité
  • Examiner les lignes d’eau pour déceler des signes d’accumulation de biofilm et de calcification

Pour de l’information sur l’analyse de l’eau, regardez ces vidéos des Producteurs de poulet du Canada :

Références

  1. Moore RJ. Necrotic enteritis predisposing factors in broiler chickens. Avian Pathol. 2016;45(3):275–81.
  2. Prescott JF, Parreira VR, Mehdizadeh Gohari I, Lepp D, Gong J. The pathogenesis of necrotic enteritis in chickens: what we know and what we need to know: a review. Avian Pathol. 2016;45(3):288–94.
  3. Abid SA, Azeem T, Chaudhary ZI, Ahmad MUD, Rehman ZU, Umar S. Emerging threat of necrotic enteritis in poultry and its control without use of antibiotics: A review. J. Anim. Plant Sci. 2016;26(6):1556–667.