Section 3 | S’attaquer à la mammite clinique

Industrie laitiere
Page 15 /

Bactéries à Gram négatif et autres pathogènes

Bactéries à Gram négatif : Escherichia coli et Klebsiella

Il faut encore une fois faire une mise en garde : vous devriez discuter et élaborer tous les protocoles de traitement avec le vétérinaire de votre troupeau.

 

L’information présentée ici est fournie à titre éducatif et ne constitue pas un avis médical.

 

Ceci étant dit, il y a certaines caractéristiques importantes de l’agent pathogène qu’il faut connaître relativement aux résultats de culture que vous recevez.

 

Les bactéries à Gram négatif vivent dans l’environnement de la vache. Elles sont présentes partout où il y a du fumier. Les infections aux bactéries à Gram négatif sont une cause fréquente de mammites graves, bien qu’elles puissent aussi produire des cas légers et modérés. Les cas de mammite clinique grave sont potentiellement mortels – votre vétérinaire agira probablement rapidement pour traiter ces vaches.

Pour les cas légers et modérés de mammite clinique, il existe de bonnes preuves que les infections guériront d’elles-mêmes – elles n’ont pas besoin d’être traitées avec des antimicrobiens intramammaires. La figure ci-dessous illustre les résultats d’une étude de recherche dans le cadre de laquelle on n’a constaté aucune différence dans le risque de guérison, le risque de nouvelle infection et les infections chroniques entre les vaches souffrant de mammite à E. coli légère ou modérée qui étaient ou n’étaient pas traitées avec un antimicrobien intramammaire.

 

 

 

 

Figure : Comparaison du risque de guérison, de nouvelle infection et d’infection chronique (infection après 21 jours) de vaches infectées par E. coli qui ont immédiatement été traitées avec des antimicrobiens intramammaires par opposition à celles qui n’ont reçu aucun traitement1.

L’histoire pourrait changer au moment de décider s’il faut ou non traiter les mammites à Klebsiella. Klebsiella est une bactérie à Gram négatif qui, comme E. coli, est excrétée dans le fumier. Elle peut causer une mammite clinique très grave et peut établir des infections chroniques après un premier épisode clinique.

Une recherche récente de l’Université du Wisconsin1 a révélé que lorsque des cas de mammite clinique non grave causée par la bactérie Klebsiella étaient traités avec une céphalosporine intramammaire de 3e génération, la guérison bactériologique était supérieure à celle des cas témoins non traités1. Les cas traités de mammite à Klebsiella ont été échantillonnés à nouveau après 14 jours et ont affiché un taux de guérison de 78 %, tandis que les cas de Klebsiella non traités ont affiché un taux de guérison de 18 %. Il convient de noter qu’il n’y avait aucune autre différence (par ex. CCS, production de lait, risque de décès ou de réforme, durée de la mammite) entre les groupes de traitement… c’est la partie où l’étude a souligné que davantage de recherches étaient nécessaires pour identifier les cas spécifiques de mammite à Klebsiella qui pourraient bénéficier le plus d’un traitement antimicrobien. L’étude a également conclu que les cas légers ou modérés de mammite à E. coli N’AVAIENT PAS besoin d’être traités avec des antimicrobiens intramammaires.

Cette étude nous montre vraiment comment le fait de connaître les micro-organismes qui causent la mammite peut avoir un grand effet sur l’utilisation des antimicrobiens à la ferme.

Knowing what bacteria is causing mastitis will have a significant impact on the way in which antimicrobial medications are used on your farm

Les autres micro-organismes : levure, Prototheca, Mycoplasma

Collectivement, la levure, Prototheca et Mycoplasma ne répondent pas à la thérapie antimicrobienne intramammaire. Dans le cas de Prototheca (un type d’algue) et de Mycoplasma (un type unique de bactérie qui ne se développe pas sur des milieux de culture normaux), les infections peuvent être contagieuses, passant d’une vache à l’autre. C’est pourquoi les vaches infectées par Prototheca et par Mycoplasma doivent être traites en dernier et réformées le plus tôt possible.

 

Références

  1. Lago A., Godden S.M., Bey R., Ruegg P.L., Leslie K. The selective treatment of clinical mastitis based on on-farm culture results: I. Effects on antibiotic use, milk withholding time, and short-term clinical and bacteriological outcomes. J. Dairy Sci. 2011;94(9):4441–56.