Section 3 | Le complexe respiratoire bovin chez le veau

L’industrie du veau
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Prévenir le complexe respiratoire bovin

Les conséquences d’une maladie respiratoire peuvent être graves. Les traitements peuvent être efficaces, mais ils coûtent du temps et de l’argent, et les traitements antimicrobiens peuvent contribuer à la résistance. La prévention devrait être le point de mire lorsqu’il s’agit de gérer la maladie. Cela signifie qu’il faut adopter un état d’esprit proactif, plutôt que réactionnaire.

Pour prévenir les maladies respiratoires, il est important de tenir compte des facteurs liés à l’environnement, à l’hôte et à l’agent. Pour le reste de cette Revue GAMAE, nous allons nous concentrer sur les facteurs relatifs à l’environnement et à l’hôte qui peuvent être modifiés pour réduire les maladies respiratoires. Souvent, l’agent ne causera pas de maladie si l’environnement est bien géré et si l’hôte est bien préparé.

 

Gérer l’environnement

Il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites dans l’environnement pour empêcher les maladies respiratoires de se produire.

 

Il convient de mettre l’accent sur ces mesures :

  1. La ventilation
  2. La densité d’élevage
  3. La gestion de la litière
  4. Les facteurs relatifs à l’hôte

 

La ventilation

Veiller à ce que les veaux bénéficient d’un apport d’air frais constant (sans créer de courant d’air) est un défi majeur pour les étables à veaux. Il existe de nombreuses façons de ventiler les étables à veaux. Toutefois, au cours des dix dernières années, les systèmes de ventilation à gaine de diffusion d’air sous pression positive combinés à la ventilation naturelle sont devenus plus courants. La recommandation standard consiste à assurer 4 renouvellements d’air à l’heure. L’été, les débits d’air devraient être augmentés pour assurer une vitesse de 1 mètre/seconde dans les enclos à veaux, à la hauteur des veaux. Travaillez avec un ingénieur agricole et votre vétérinaire pour déterminer quel système de ventilation serait le mieux indiqué pour votre étable. Si vous avez un système existant, il est important de le tester régulièrement pour vous assurer qu’il fonctionne correctement.

 

La densité d’élevage

La densité d’élevage est une autre considération pour améliorer les conditions environnementales. Plus la densité d’élevage est élevée, plus la charge d’agents pathogènes est importante et plus la qualité de l’air risque d’être mauvaise (charge élevée d’agents pathogènes, humidité élevée).

Il peut être difficile de garder la litière sèche et l’air exempt d’ammoniac lorsque les étables sont densément peuplées. L’ammoniac peut irriter la paroi des voies respiratoires, ce qui facilite l’entrée des bactéries et des virus dans les poumons et la gorge. L’absence de capacité excédentaire pour faire face à une pointe transitoire du nombre de veaux peut causer des problèmes de santé aux veaux en raison du surpeuplement et de la détérioration des conditions de logement. C’est pourquoi il est si important de connaître la limite de logement de votre étable et de la remplir en conséquence; tout profit escompté d’une densité d’élevage plus élevée pourrait bien être grugé par le coût des maladies.

 

La gestion de la litière

Pour les veaux, la litière joue un rôle crucial en contribuant à la thermorégulation. Elle augmente également le confort et améliore l’hygiène. L’une des façons de mesurer ces effets est d’utiliser un ‘score de nidification’. Lorsqu’un veau se couche dans son enclos, quelle partie de ses pattes pouvez-vous apercevoir? Si vous ne pouvez pas voir ses pattes, alors il y a suffisamment de litière pour permettre la thermorégulation pendant les mois froids.

 

Source: ACER Consulting Ltd.

 

La literie profonde a la cote! Elle assure l’isolation thermique et empêche les ‘frissons’ stressants de ventilation pendant les mois froids. En fait, les veaux qui sont bien nichés pendant l’hiver auront moins de maladies respiratoires.

Gardez-la au sec! Il ne suffit pas de fournir une litière profonde, il faut qu’elle soit sèche. Le ‘test à genoux’ est une bonne façon de procéder. Si vous vous agenouillez dans votre enclos à veaux, vos genoux sont-ils encore secs quand vous vous relevez? Une litière humide est un environnement idéal pour la croissance des bactéries et entraînera la réduction de la température corporelle du veau plutôt que de le garder au chaud. Les veaux qui subissent des températures froides peuvent devenir stressés, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies. Leur taux de croissance sera également réduit.

 

Les facteurs relatifs à l’hôte

Il existe de nombreuses façons d’améliorer l’hôte, ce qui dans le cas présent, porte sur l’immunité du veau. La principale considération, surtout en début de vie, est de fournir une quantité suffisante de colostrum de haute qualité rapidement après la naissance.

Le colostrum est crucial pour les veaux. Il leur fournit les premiers anticorps qui amorceront le développement de leur système immunitaire. Étant donné que cette étape échappe au contrôle des producteurs de veaux (même s’ils devraient acheter des veaux seulement de fermes reconnues pour leurs excellents protocoles de gestion du colostrum), il faut se concentrer sur d’autres moyens d’améliorer le système immunitaire des veaux.

 

La vaccination

Une façon de renforcer le système immunitaire du veau, autre que le colostrum, est de lui fournir un vaccin contre les agents pathogènes qui causent des maladies.

Une des principales préoccupations de la vaccination des jeunes ruminants est l’interférence colostrale ou maternelle avec l’efficacité du vaccin. Cela signifie que les anticorps colostraux reconnaissent le matériel contenu dans le vaccin comme étant un agent pathogène capable de causer la maladie. Le système immunitaire travaille contre nous !

 

En savoir plus sur les vaccins intranasaux

Une façon de contourner l’interférence maternelle est d’utiliser des vaccins intranasaux chez les jeunes veaux, car ils sont capables de monter un type différent de réponse immunitaire face aux anticorps maternels. Cette réponse, appelée réponse immunitaire des muqueuses, renforce l’immunité directement là où le vaccin est administré (dans les voies respiratoires). L’utilisation de vaccins intranasaux contre les agents pathogènes respiratoires courants est une procédure courante qui est administrée à l’arrivée, ou au cours de la période de croissance initiale.

Certaines études utilisant des vaccins intranasaux chez les jeunes veaux ont révélé une réduction des maladies respiratoires et du besoin de traitement antimicrobien. Cela nous porte à croire que de tels vaccins offrent une certaine protection contre les maladies respiratoires lorsqu’ils sont administrés peu de temps après l’arrivée des veaux à la ferme d’élevage. Le problème réside dans le fait que ces vaccins procurent souvent une immunité de courte durée, offrant une protection pendant 9 semaines.

 

Source: ACER Consulting Ltd.

Qu’en est-il des autres vaccins?

Les vaccins parentéraux sont des vaccins qui sont injectés par voie sous-cutanée ou sous la peau. Ils n’offrent pas une excellente protection lorsqu’il y a des anticorps maternels provenant du colostrum en circulation. Par conséquent, la recommandation actuelle est que ces vaccins ne devraient pas être utilisés avant l’âge de deux semaines, car ils n’offrent aucune protection contre la maladie. En effet, les anticorps de la mère vont reconnaître l’antigène des vaccins comme étant nocif et vont le détruire avant qu’ils ne puissent établir une immunité.

Travaillez avec votre vétérinaire pour élaborer un programme de vaccination dans votre troupeau qui protégera le plus efficacement vos veaux contre le développement de maladies.

 

La nutrition

Fournir une nutrition plus riche aux veaux, surtout avant le sevrage, renforce la fonction immunitaire, améliore la croissance et réduit l’incidence de maladie. À ce jour, les recherches semblent indiquer qu’il faut servir >8 L par jour de lait ou de produit de remplacement du lait (mélangé selon les recommandations du fabricant) répartis sur 2 ou 3 tétées. Bien nourrir les veaux les empêche de ressentir le stress de la chaleur et du froid, et leur permet de combattre les maladies sans nuire à leur croissance. Dans le cadre de votre plan de prévention, songez à l’effet que la nutrition pourrait avoir sur la prévention des maladies respiratoires.

 

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