Section 1 | La biosécurité

Industrie porcine

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Introduction à la norme nationale de biosécurité pour les fermes porcines

La biosécurité est définie comme étant l’ensemble des pratiques et des principes qui protègent une population d’animaux contre l’introduction et la propagation de maladies infectieuses. Prévenir l’introduction de maladies par l’amélioration de la biosécurité et des pratiques de gestion devrait réduire le besoin de traitements antimicrobiens, ce qui représente l’objectif ultime de ces modules.

 

Aperçu de la norme nationale de biosécurité pour les fermes porcines

En 2010, un comité d’experts vétérinaires, formé par le Conseil canadien de la santé porcine, a publié la Norme nationale de biosécurité au niveau des exploitations porcines. Cette norme devait servir d’outil aux producteurs de porcs et aux travailleurs de l’industrie pour adapter les mesures de biosécurité aux besoins de chaque ferme individuelle. Le but ultime consistait à améliorer la santé et la productivité des porcs afin d’éventuellement assurer la viabilité économique de l’industrie.

 

Pour voir le document au complet, cliquez sur le lien suivant : Norme nationale de biosécurité pour les fermes porcines

Cette section va résumer certaines des principales considérations exposées dans le document.

Définitions

La norme décrit les trois principaux objectifs stratégiques de la biosécurité :

  1. La bio-exclusion (biosécurité externe) : politiques visant à empêcher l’introduction de maladies dans la ferme. L’objectif consiste à NE PAS introduire de nouvelles maladies infectieuses dans une ferme non infectée. Par exemple, les troupeaux exempts du syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP) concentrent les efforts de biosécurité sur les pratiques de bio-exclusion
  2.  La bio-gestion : pratiques visant à prévenir la propagation d’une ou de plusieurs maladies infectieuses une fois qu’elles sont présentes à la ferme. Par exemple, une ferme qui connaît une épidémie de diarrhée dans un enclos de mise bas applique des pratiques de bio-gestion pour empêcher la propagation à d’autres enclos non infectés
  3. Le bio-confinement : pratiques visant à prévenir la fuite et la propagation de maladies infectieuses à partir de fermes infectées (essentiellement une quarantaine). Cela permet d’éviter la propagation à d’autres fermes non infectées. Par exemple, les restrictions de mouvement déployées à la suite de l’épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni visaient à contenir la maladie dans une région géographique donnée

 

Objectif et portée de la norme

Dans l’ensemble, la norme est conçue pour aider les éleveurs de porcs à lutter contre les maladies importantes à la fois pour la santé des porcs et celle des humains. En mettant l’accent sur des domaines importants et de haut niveau de la biosécurité, la norme facilite l’établissement de pratiques exemplaires applicables à divers types de fermes sur l’ensemble de la chaîne de production.

Le maintien de la biosécurité à la ferme réduira l'introduction de maladies et l'utilisation d'antimicrobiens

Principes généraux de la norme

Les principes énoncés de la norme sont axés sur la réduction de l’introduction et de la propagation des maladies infectieuses à la ferme:

  1. La ségrégation consiste à utiliser des barrières physiques pour limiter le risque que des agents pathogènes infectieux (virus, bactéries, champignons et/ou parasites qui provoquent des maladies) soient transmis d’animaux ou de matériel infectés à un site ou un groupe d’animaux non infectés
  2. L’assainissement est une pratique de nettoyage et de lavage qui réduit les matières organiques (comme le fumier et la litière), désinfecte (tue les agents pathogènes infectieux) et assèche les surfaces. L’objectif est de réduire et/ou d’inactiver les agents pathogènes qui peuvent être présents sur toute surface avec laquelle un animal non infecté peut entrer en contact. Il s’agit de briser le cycle de transmission des maladies
  3. La gestion des déplacements consiste à prendre des mesures pour prévenir l’infection des animaux non infectés, en organisant les déplacements d’animaux et la circulation des personnes et du matériel à la ferme. C’est ici que la technique du tout-plein/tout-vide s’avère particulièrement utile
  4. La tenue de dossiers soutient la création et l’application des pratiques exemplaires et permet de veiller à ce que tout le monde soit formé et observe tous les protocoles en place. Les dossiers permettent à toute personne venant à la ferme de vérifier que les pratiques agricoles sont en place, d’évaluer les taux de maladie dans le troupeau et d’évaluer la conformité aux protocoles

 

La norme décrit également le concept de « cloisonnement. » Le cloisonnement est un concept de santé animale qui reconnaît que différents sites peuvent être « liés » s’ils partagent un statut sanitaire commun (par exemple, le même profil d’agents pathogènes infectieux présents) et les mêmes mesures de biosécurité. Ce principe est utilisé par les systèmes de production multi-sites qui nécessitent un plan de biosécurité commun pour que le système fonctionne efficacement. À cet égard, le risque de maladie n’est pas spécifique à une unité, mais plutôt considéré dans le contexte de l’ensemble de la chaîne de production.