Qu'est-ce que la loque américaine?

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Identifier les ruches atteintes de la loque américaine

Constats cliniques sur la loque américaine

De nombreux symptômes permettent de constater la présence de la loque américaine lors de l’inspection d’une ruche. Cependant, il peut être difficile d’établir l’infection par la loque américaine à partir de ces seuls signes, car de nombreuses autres maladies peuvent provoquer des signes et symptômes similaires. Par conséquent, il est important et obligatoire de communiquer avec l’Apiculteur provincial / le Programme d’apiculture de l’Ontario pour prévoir une inspection car la loque américaine est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur l’apiculture de l’Ontario. Les apiculteurs peuvent également souhaiter effectuer des tests supplémentaires en collaboration avec leur vétérinaire pour confirmer la présence de la loque américaine dans leurs colonies.

 

Source: Paul Kozak, OMAFRA

Les résultats les plus fréquemment trouvés dans les ruches touchées par la loque américaine comprennent1,2 :

Schéma du couvain (illustré ci-dessous) :

  • Un couvain en mosaïque est le premier signe observé dénotant la présence de la loque américaine. Normalement, il y a peu de cellules sans larve. Cela s’explique par l’élimination du couvain infecté par les abeilles adultes. Cela peut également se produire pour les raisons suivantes :
    • La présence d’autres maladies comme la loque européenne et le varroa
    • Une reine de mauvaise qualité
    • Des facteurs environnementaux comme un refroidissement et une mauvaise alimentation

Figure : schéma d’un couvain infesté par la loque américaine
Source : Bee Aware: American Foulbrood (en anglais)

Mauvaise odeur :

  • Une forte odeur peut être détectable en raison de la couvée morte en décomposition

 

Opercules affaissés :

  • Les larves infectées par la loque américaine meurent après l’operculation, ce qui entraîne le rétrécissement des opercules qui ont une allure affaissée

 

Opercules perforés (illustrés ci-dessous) :

  • Les cellules infectées par la loque américaine vont avoir des opercules foncés, visqueux et affaissés; ils peuvent être perforés par les abeilles adultes qui tentent de les retirer. Il faut envisager la possibilité d’une maladie du couvain lorsque des perforations sont constatées sur la périphérie des opercules. Cependant, ce n’est pas toujours un signe de la présence de la loque américaine, car des trous dans l’opercule peuvent se produire dans une ruche saine pendant le processus d’operculation, lorsque les abeilles sortent des cellules et en raison de leur comportement hygiénique

 

 

Figure : Opercules perforés typiques des ruches infectées par la loque américaine
Source : Bee Aware: American Foulbrood (en anglais)

Écailles (illustrées ci-dessous) :

  • Les écailles, constituées de restes séchés et décomposés de larves ou de nymphes, adhèrent fortement au fond des parois cellulaires, ce qui les rend difficiles à enlever par les abeilles

 

Figure : Écailles séchées
Source : MAAARO

Langues des nymphes (illustrées ci-dessous):

  • Les nymphes mortes reposent à plat au fond des cellules et les restes de leur langue s’étendent vers le haut. Bien que ce ne soit pas une caractéristique courante, elle est très révélatrice de la loque américaine.

 

Figure : Langue tendue d’une nymphe résultant de la loque américaine
Source : Bee Aware: American Foulbrood (en anglais)

Changement de couleur :

  • Le couvain infecté change de couleur, passant du blanc au brun foncé

N’oubliez pas : Comme beaucoup de ces signes sont présents lors de maladies autres que la loque américaine, il est important et obligatoire de communiquer avec l'Apiculteur provincial pour prévoir une inspection si vous pensez que la loque américaine a infecté votre rucher. Vous pouvez effectuer des tests supplémentaires en collaboration avec votre vétérinaire pour confirmer la présence de la loque américaine.

Diagnostiquer la loque américaine

Il est important de détecter rapidement la loque américaine et de l’éradiquer le plus rapidement possible. Les apiculteurs doivent inspecter les nids à couvain régulièrement tout au long de la saison (au moins quatre fois par an), et avant l’application de tout traitement, qui pourrait masquer ses symptômes.

Bien que certains des symptômes cliniques décrits précédemment puissent servir à diagnostiquer la loque américaine sur le terrain, tous les signes cliniques ne sont pas spécifiques à la loque américaine. Il est important et obligatoire de communiquer avec l’Apiculteur provincial / le Programme d’apiculture de l’Ontario pour prévoir une inspection si vous pensez que la loque américaine a infecté votre rucher, car la loque américaine est une maladie à déclaration obligatoire en vertu de la Loi sur l’apiculture de l’Ontario. Les apiculteurs peuvent également souhaiter effectuer des tests supplémentaires en collaboration avec leur vétérinaire pour confirmer la présence de la loque américaine dans leurs colonies.

 

Test de l’allumette :

  • Pour réaliser ce test, prenez une allumette ou un cure-dent et mettez-le dans une cellule dont l’opercule est décoloré, puis retirez-le lentement. Si le produit en décomposition dans la cellule donne un filament de 2 cm de long ou plus et a une consistance semblable à celle du mucus, cela suggère la présence de la loque américaine. Un test négatif (moins de 2 cm de produit de décomposition) n’exclut pas la présence de la loque américaine et des tests plus invasifs devront être effectués. Notez que ce test ne fonctionne pas avec des écailles sèches de loque américaine

 

Source: OMAFRA

Test ELISA (essai d’immuno-absorption enzymatique) :

  • En collaboration avec votre vétérinaire, il est possible d’effectuer un test ELISA sur le terrain. Votre vétérinaire vous aidera à interpréter les résultats et sera en mesure de vous fournir des recommandations sur la meilleure façon de procéder

 

Analyses de laboratoire :

  • En collaboration avec votre vétérinaire, il est possible d’envoyer des échantillons de rayons de couvain dans un laboratoire afin de procéder à des tests plus approfondis pour confirmer la présence de la loque américaine au microscope ou par culture bactérienne

Références :

  1. De Graaf, D.C., A.M. Alippi, M. Brown, J.D. Evans, M. Feldlaufer, A. Gregorc, M. Hornitzky, S.F. Pernal, D.M.T. Schuch, D. Titera, V. Tomkies, and W. Ritter. 2006. Diagnosis of American Foulbrood in honey bees: A synthesis and proposed analytical protocols. Letters in Applied Microbiology. 43:583-590.
  2. Genersch, E. 2010. American Foulbrood in honeybees and its causative agent, Paenibacillus larvae. J Invertebrate Pathology. 103:10-19.
  3. USDA. Role of veterinarians in honey bee health.